« Partout en Europe, les femmes et les jeunes filles continuent d’être victimes de violences. La pandémie n’a fait qu’aggraver cette violation flagrante des droits humains, car les confinements et l’incertitude économique font vivre de nombreuses femmes dans un climat de peur permanent », explique Michael O'Flaherty, directeur de la FRA. « Une meilleure coopération des autorités à tous les niveaux est nécessaire pour protéger efficacement les femmes et mettre un terme à la violence et aux abus. »

« La violence à l’égard des femmes est présente dans tous les pays de l’UE. Nous devons tous œuvrer pour des sociétés libérées de la violence. Il faut mettre en place des lois réellement efficaces pour faire cesser la violence contre les femmes. Nous devons aussi collecter des données plus précises pour surveiller la situation en permanence », a déclaré Carlien Scheele, directrice de l’EIGE.

Depuis le début de la pandémie de COVID-19, les foyers d’accueil pour femmes et les organisations non gouvernementales signalent une recrudescence de la violence à l'égard des femmes. Les foyers d’accueil et les services de conseil ont été débordés en raison de l’augmentation des demandes lors des confinements, comme l’indique le rapport 2021 de l’EIGE.

La FRA a également mis en lumière la réalité de l’augmentation des violences domestiques dans certains de ses Bulletins consacrés à l’incidence de la pandémie de coronavirus sur les droits fondamentaux.

Une tendance similaire risque de réapparaître en raison de l’aggravation de la situation liée au coronavirus.

Déjà avant la pandémie, le harcèlement et la violence fondés sur le genre étaient répandus en Europe, comme le montre le rapport de la FRA sur la criminalité, la sécurité et les droits des victimes (Crime, safety and victims’ rights). Ce sont le plus souvent des membres de la famille ou des parents (32%) qui commettent des actes de violence physique contre les femmes, puisque bon nombre de ces incidents se produisent au sein du foyer (37%).

Cela rend les femmes et les filles particulièrement vulnérables, car les confinements et l’incertitude économique peuvent les amener à se retrouver piégées à la maison avec un conjoint ou des parents violents.

Plusieurs pays ont tiré des leçons de la première vague de confinement. Ils offrent aujourd’hui un soutien plus ciblé afin de protéger les femmes. Cependant, au vu de l’augmentation des féminicides rapportés en Europe, il est clair que les gouvernements doivent intensifier leurs efforts pour mettre un terme à la violence contre les femmes et les filles. Pour soutenir ces efforts, l’EIGE vient de publier un kit afin d’aider les pays de l’UE à nommer, comptabiliser et faire cesser les féminicides.

Pour commencer, tous les pays de l’UE devraient ratifier la Convention d’Istanbul sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique. Il s’agit d’un instrument d’aide à l’élimination de cette violation généralisée des droits humains. Pourtant, à ce jour, seuls 21 pays de l’UE ont ratifié cette convention. Les pays restants devraient faire de même sans tarder.

Les gouvernements devraient fournir aux secteurs de la police, de la justice et de la santé des ressources suffisantes et une formation appropriée, de façon à ce qu’ils puissent mieux collaborer pour prévenir la violence et aider les victimes.

La Commission européenne s’est engagée à proposer avant la fin de l’année un dispositif législatif à l’échelle de l’Union européenne sur la lutte contre les violences faites aux femmes. Il s’agira d’une étape importante dans la prévention et la sanction des actes de violence contre les femmes, tant en ligne que hors ligne.

À l’occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, l’EIGE et la FRA participent à la campagne annuelle de sensibilisation « Orange the World », organisée pour mettre fin à la violence contre les femmes et les filles.

Rejoignez-nous sur les réseaux sociaux en utilisant le hashtag #Orange the World.

Travaillons ensemble et mettons un terme aux violences faites aux femmes !

Pour en savoir plus

Afin de soutenir les efforts visant à éliminer la violence à l’égard des femmes, la FRA et l’EIGE continueront d’apporter leurs données et leur expertise.

• En 2022, l’EIGE publiera une étude examinant dans quelle mesure les pays de l’UE rendent justice aux victimes de féminicide et à leurs familles. L’EIGE publiera également une étude sur la cyberviolence dans l’Union européenne, assortie de recommandations en vue de parvenir à des définitions communes.
• Par ailleurs, une enquête conjointe FRA-EIGE va recueillir les données sur la violence à l’égard des femmes dans les États membres de l’UE qui ne participent pas à la collecte de données effectuée par Eurostat à cet égard. En combinant les données de cette enquête conjointe et le projet d’Eurostat sur les violences fondées sur le genre, la FRA et l’EIGE seront en mesure d’examiner la situation dans l’ensemble de l’Union européenne et de la comparer avec les données de la FRA de 2012. La publication d’un rapport conjoint FRA-EIGE est prévue en 2024.